Tout s’explique

Disney réunit plus d’abonnés que Netflix

  • Combien d’abonnés compte le groupe Disney ?

    Le groupe américain Disney a publié hier soir ses résultats pour le deuxième trimestre 2022. Il annonce que ses plateformes de vidéo à la demande (Disney+, Hulu, ESPN+) cumulent désormais 221 millions d’abonnés dans le monde, dont 152 millions pour Disney+, lancée fin 2019. Disney devance désormais de peu Netflix, jusqu’ici leader du marché : la plateforme américaine totalisait 220,7 millions d’abonnés payants fin juin. Après dix ans de croissance, Netflix perd des abonnés depuis deux trimestres. Il se heurte également à la concurrence d’Amazon Prime, qui revendiquait en avril plus de 200 millions d’usagers. Disney+, qui s’appuie sur un catalogue comprenant des sagas à succès comme « Star Wars », a gagné 14,4 millions d’abonnés au deuxième trimestre 2022.

  • Comment a évolué la stratégie des plateformes ?

    Netflix s’est d’abord positionné comme un distributeur de contenus produits par de grands studios. Mais au début des années 2010, le fondateur de Netflix « comprend que les studios les plus puissants finiront par lancer tôt ou tard des plateformes de streaming concurrentes et qu’ils feront probablement le choix de se réserver l’exclusivité de leurs productions », explique l’économiste Julien Pillot dans la revue L’ADN. L’entreprise s’oriente alors vers la production de ses films et séries. Disney+ a assis son succès sur de nombreux contenus exclusifs : « Star Wars », Marvel, etc. Malgré une forte croissance, ces dernières années, de leur nombre d’abonnés, le contexte de forte concurrence entre les plateformes pèse sur leurs coûts de marketing, de production et d’acquisition de droits d’exploitation. De ce fait, Disney+ n’est toujours pas rentable. Amazon Prime, Disney+ et Netflix ont toutes les trois annoncé cette année des hausses de leurs tarifs.

  • Quelle est la place des plateformes françaises dans ce secteur ?

    Les plateformes françaises de vidéo à la demande MyCanal (Canal+), OCS (Orange) ou encore Salto (France Télévisions, TF1, M6) n’atteignent pas la popularité des plateformes américaines en France, selon un baromètre des sociétés NPA Conseil et Harris Interactive. Fin 2021, près de 38 % de la population abonnée à un service de streaming l’était à Netflix, contre 2,5 % à Salto [voir un graphique], selon ce baromètre, cité dans un rapport du Sénat de juin. Son auteur, le sénateur LR Roger Karoutchi, plaide pour la sortie du groupe public France Télévisions de l’accord avec TF1 et M6, deux entités privées souhaitant fusionner, et pour la constitution d’une plateforme avec les autres sociétés de l’audiovisuel public (Arte, Radio France, France Médias Monde, INA). Fin juillet, le magazine américain spécialisé dans le cinéma Variety a affirmé que Canal+, qui revendiquait fin 2021 six millions d’abonnés à sa plateforme MyCanal, était en négociation avec Orange pour racheter OCS, dont il détient déjà 33 %.

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