On revient au début

Les exportations d’armement français

80 avions de combat Rafale, fabriqués par le constructeur aéronautique français Dassault Aviation, vont être vendus aux Émirats arabes unis, a annoncé Emmanuel Macron la semaine dernière. Ce contrat est « le plus important jamais obtenu par l’aéronautique de combat française », selon Dassault Aviation. Soutenues par l’État français, les exportations d’armement français ont atteint des niveaux élevés au cours de la dernière décennie, suscitant parfois des critiques à propos des pays auxquels elles sont destinées.

À l’origine

Marginales jusqu’à la fin du XIXe siècle, les exportations françaises d’armement augmentent sensiblement à partir du vote en 1885 d’une loi qui édicte « la liberté presque complète de la fabrication et du commerce des armes de guerre », explique l’historien François Crouzet dans une revue en 1974. Plusieurs grandes entreprises de métallurgie ou de mécanique, au premier rang desquelles Schneider, en profitent pour développer leurs ventes de canons à l’étranger. Les exportations d’armement sont soumises à un contrôle strict à partir de 1939. En 1949 est mise en place la commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre, un organisme gouvernemental chargé d’examiner les demandes préalables à des exportations d’armement militaire. C’est avec la présidence de Charles de Gaulle, dans les années 1960, que se développe le soutien de l’État au rayonnement international de l’industrie française de l’armement.

Les dates clés

  • 1972
    La stratégie d’exportation d’armement

    L’orientation stratégique de la politique française d’armement est fixée en 1972 dans le Livre blanc sur la Défense nationale, publié par le ministère de la Défense. Il justifie les exportations d’armes de guerre par deux arguments. Le premier est d’ordre politique : alors que la guerre froide oppose les États-Unis et l’Union soviétique, ne pas répondre aux demandes de pays qui cherchent à s’approvisionner en armes françaises « serait accentuer l’hégémonie des très grands et aussi renoncer à toutes les actions modératrices attachées à notre position d’exportateur, comme, par exemple, le refus de vendre des armes qui, en raison des circonstances, pourraient alimenter une agression ». Parmi les principaux clients de la France au début des années 1970 se trouvent l’Afrique du Sud et des pays du sud de l’Europe dirigés par des autocrates, comme l’Espagne, le Portugal et la Grèce. Le second argument est d’ordre économique : les exportations permettent d’amortir les frais de production fixes sur des séries plus longues et d’améliorer la compétitivité des entreprises françaises.

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