Les Kurdes, entre autonomie et désir d’indépendance

L’armée turque a lancé la semaine dernière une opération militaire contre les combattants kurdes installés dans le nord de la Syrie. La Turquie estime nécessaire pour sa sécurité l’établissement d’une zone tampon à sa frontière avec la vaste zone contrôlée par les Kurdes syriens dans le nord du pays. Les Kurdes constituent l’un des principaux peuples sans État du monde. Leur population se répartit dans quatre pays : l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie. Ils étaient entre 36 et 45 millions en 2016, selon une estimation de l’Institut kurde de Paris, une fondation reconnue d’utilité publique.


À l’origine

Les Kurdes constituent un peuple ayant une culture et une langue communes, bien qu’ils pratiquent différents dialectes. Majoritairement musulmans sunnites, certains sont également musulmans chiites, chrétiens, juifs ou yézidis. Ils sont présents au Proche-Orient depuis l’Antiquité et se sont progressivement établis sur un territoire aujourd’hui réparti sur quatre pays – l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie – souvent appelé Kurdistan. Au XIIe siècle, un sultan crée une région portant ce nom. Sous l’Empire ottoman (1299-1922), les territoires dirigés par des Kurdes disposent d’une relative autonomie. À l’issue de la Première Guerre mondiale, les Alliés victorieux de l’Empire ottoman prévoient en 1920 la création d’un territoire pour les Kurdes, mais cette promesse est annulée trois ans plus tard, lorsque la Turquie chasse les troupes alliées qui occupaient son territoire. Il n’existe aucun recensement officiel de la population kurde.

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