Tout s’explique

L’Ukraine regagne du terrain dans l’est et le sud du pays

  • Les troupes ukrainiennes ont repris aux forces russes des territoires dans les régions de Kherson et Kharkiv.

  • Le président russe, Vladimir Poutine, fait l’objet de critiques inédites.

  • Que se passe-t-il sur le terrain ?

    Les troupes ukrainiennes ont repris depuis le début du mois près de 500 km2 de territoire qui était sous contrôle russe dans la région de Kherson (sud), a affirmé aujourd’hui une porte-parole de l’armée ukrainienne. Hier, les autorités ukrainiennes ont revendiqué avoir repris 3 000 km2 de territoire dans le sud et l’est du pays [voir une carte] depuis début septembre. La ville d’Izioum, qui a été reprise dans l’est, représentait pour la Russie un point de passage pour le ravitaillement des troupes russes. Alors que plusieurs régions du pays ont subi des coupures d’électricité et d’eau hier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de mener des frappes contre le réseau électrique ukrainien dans le but de « priver les gens de lumière et de chauffage ». De nouvelles frappes de missiles russes ont été observées aujourd’hui par des journalistes présents dans la région de Kharkiv (nord-est).

  • Comment expliquer ce revirement de situation ?

    Plusieurs experts militaires notent une évolution de la force de frappe de l’armée ukrainienne depuis le début de l’invasion russe. Dans une interview à TV5 Monde, le général français Jérôme Pellistrandi explique que « lors des 100 premiers jours du conflit, les Ukrainiens étaient sur la défensive face à la puissance de l’attaque russe. Mais ils bénéficient désormais de matériel occidental et ils savent l’utiliser ». La situation actuelle s’explique aussi par « la fatigue des troupes russes, le niveau discutable de leurs équipements et la qualité médiocre de leurs tactiques », juge le géopoliticien Cyrille Bret dans The Conversation. L’armée russe s’est également laissée duper par des déclarations « laissant entendre qu’il pourrait y avoir une contre-offensive vers Kherson » (sud), estime le spécialiste de stratégie militaire Joseph Henrotin dans Le Figaro. « Un certain nombre d’unités russes a basculé vers cette zone. Le dispositif s’en est trouvé affaibli » dans le nord-est, explique-t-il.

  • Quelles sont les réactions en Russie ?

    La guerre en Ukraine « continue et continuera jusqu’à ce que tous les objectifs initialement fixés soient atteints », a déclaré aujourd’hui le porte-parole de la présidence russe. Plusieurs lois ont été prises en Russie pour « incriminer toute voix critique » de la guerre menée en Ukraine, selon l’ONG de défense des droits humains Amnesty International. Cependant, des critiques se font entendre ces derniers jours. Vendredi, des élus locaux de Moscou, la capitale russe, et de Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays, ont réclamé le départ du président russe, Vladimir Poutine, critiquant la guerre en Ukraine. Dans leur missive adressée à la principale chambre du Parlement russe, les élus de Saint-Pétersbourg estiment que ce conflit nuit « à la sécurité de la Russie et de ses citoyens ». Le président de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, allié de Vladimir Poutine, a parlé ce week-end d’« erreurs » concernant la stratégie militaire russe en Ukraine.

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